Les régions de l'actuel département connurent une importante occupation humaine à l'époque préhistorique et étaient habitées par diverses tribus belgo-celtiques (Suessions, Veromandui, Rèmes), lorsqu'en 51 av.J.-C.Jules César imposa la domination romaine au cours de la bataille de l'Aisne.
En 486, à Soissons, les légions romaines de Syagrius furent battues par les Francs de Clovis qui s'empara de la région. En 511 fut créé le royaume de Soissons. Au cours des siècles suivants, la région fut âprement disputée entre les rois de Neustrie et d'Austrasie .
En 687, Pépin d'Héristal, maire du palais d'Austrasie, vainquit les Neustriens près de St-Quentin et assura la réunification des royaumes francs au profit des Carolingiens. Son petit-fils, Pépin le Bref, se fit couronner roi à Soissons en 752, après avoir déposé Childéric III , le dernier Mérovingien; il épousa Berthe au grand pied , la fille de Caribert, comte de Laon. "La Chanson de Roland" évoque le palais de Charlemagne à Laon.
Louis le Pieux fut déchu de ses droits royaux à Soissons en 833; c'est à Quierzy qu'en 876 Charles le Chauve prépara le célèbre capitulaire, créant en fait le système féodal, qui vit se développer le pouvoir des évéchés, des grandes abbayes et de seigneurs turbulents, profitant de la faiblesse du roi pour étendre leurs domaines. En 987, l'évêque de Laon, Adalbéron , joua un rôle déterminant dans l'accession d'Hugues Capet au trône de France. La guerre de Cent Ans fut une période de troubles graves et de ravages.
Au 16ème se produisirent plusieurs faits importants, notamment l'Ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) et le traité de Crépy (1544) entre François Ier et Charles Quint. Les troubles religieux s'y firent sentir (Soissons fut pillée par les calvinistes en 1567), et Laon fut un grand centre de la Ligue qu' Henri IV dut reprendre par la force en 1594.
Les incursions espagnoles menacèrent la sécurité de la Thiérache jusqu'au traité des Pyrénées (1659) ( Episode du 'Fond de Mourson'à Paissy ) .
Le département de l'Aisne est créé en 1790 et son chef-lieu fixé à Laon .
Il est formé par la réunion de petits pays (remontant aux "pagus" gallo-romains) appartenant aux provinces traditionnelles devenues gouvernements généraux d'Ile-de-France (Laonnais, Soissonnais, Valois, Vermandois), de Picardie (Vermandois et Thiérache) et, pour une faible part, de Champagne (Brie); mais il est néanmoins, sur le plan historique, d'une profonde unité pour trois raisons : la quasi-totalité du département, et même le sud, appartient à la zone linguistique picarde .
A l'exception de paroisses très peu nombreuses qui relevaient de Reims, Troyes, Meaux et Cambrai, le département coïncide presque exactement avec les anciens diocèses de Laon et de Soissons (plus une partie de l'ancien évéché de Noyon); enfin l'identité entre actuel département de l'Aisne et ancienne généralité (ou intendance) de Soissons, c'est-à-dire entre circonscription administrative révolutionnaire et royale, est encore plus frappante (à l'exception du Saint-Quentinois qui relevait d'Amiens).
En 1814 eut lieu la bataille de Laon, entre Napoléon et les Prussiens, qui eut pour conséquence directe l'abdication de l'Empereur.
Au cours de la guerre de 1914/18, le département fut le théâtre de mémorables opérations militaires; ainsi, le Chemin des Dames, enjeu de combats acharnés de septembre 1914 à octobre 1918, est un des hauts lieux du souvenir et reste encore une des plus impressionnantes régions dévastées.
Citation : www.clubhabitat.eu/regions,picardie.htm?lang=fr
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